"Du nouveau sur l’élégie II de Louise Labé : écrire d’après un modèle latin, français ou italien ?"
Résumé
L'élégie II de Louise Labé est à la fois une élégie (poème de déploration) et une épître (poème en forme de lettre familière), réécriture d'une héroïde , c'est-à-dire une lettre de déploration d'une amante délaissée par son amant, sur le modèle de celles écrites par les héroïnes mythologiques auxquelles Ovide donne la parole dans ses Héroïdes. On a principalement comparé le « je » de l'élégie II à celui de Sappho dans l'héroïde XV de Sappho à Phaon et à celui de Phyllis de l'héroïde II de Phyllis à Démophon. En reprenant une forme antique, qui avait donné un cadre littéraire à la voix féminine, Labé fait entendre cette voix féminine de la déploration. Pour Benedikte Andersson, s'il s'agit bien d'« imitation par Louise Labé de l'élégie romaine », cependant Labé n'est pas « entièrement fidèle à sa poétique ». C'est ce petit interstice que je vais essayer d'éclairer grâce à une surprise textuelle. Qu'est-ce que la pratique de l'élégie par Louise Labé nous fait comprendre de cette forme nouvelle de l'élégie en poésie française ? Ses choix poétiques nous permettent-ils de comprendre sa manière de travailler, d'accéder à la culture qui nourrit ses vers ?
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